QUI EST-IL ? Jubaea chilensis a été introduit en Europe en 1843 et les premiers spécimens français auraient été plantés à Lattes, près de Montpellier, en 1861. On trouve de très beaux sujets à Hyères, Saint-Tropez, autour de Cannes et de Menton, à la villa Thuret d’Antibes, ainsi qu’à Lorient, Morlaix (manoir de Kerozan) et Hendaye (place centrale). Les deux sujets de Lorient comportent des impacts de balles de la Seconde Guerre mondiale.
Le plus vieux Jubaea chilensis connu, baptisé La Capitana, serait âgé de 1 600 ans et mesure 28 m de haut.
Le cocotier du Chili est classé comme espèce menacée vulnérable sur la liste rouge de l'UICN, classement en raison de son exploitation intensive dans son pays d’origine pour l’extraction de son fameux miel. L’exploitation de l’amande de son fruit et de sa sève élaborée est aujourd’hui réglementée. Actuellement, seulement 120 000 spécimens sont recensés dans leur aire de distribution naturelle, la région centrale sub-humide du Chili qui bénéficie d’un climat méditerranéen.
Le cocotier du Chili ou palmier du Chili, Jubaea chilensis, est une espèce de plantes monocotylédones de la famille des palmiers (Arecaceae). C'est la seule espèce actuellement acceptée au sein du genre Jubaea.
Jubaea chilensis est un palmier monoïque à feuilles pennées proche d’une lignée de genres distribués exclusivement dans l’hémisphère sud.
Avec son stipe (ou faux-tronc) qui atteint parfois cinq mètres de circonférence au sol pour 25 m de hauteur, il est le plus imposant des palmiers.
La couronne comprend 40 à 50 feuilles pennées de 3 à 5 mètres de longueur, rigides, coriaces et inermes, d'un vert plus au moins foncé. Cette couronne de feuilles est dressée au centre et recourbée pour les feuilles externes. Le feuillage est persistant. Les feuilles sont pennées à base engainante.
Chacune d'elles compte 110 à 120 folioles. Les folioles sont linéaires-lancéolés, vertes en dessus et glauques en dessous ; elles ont une architecture rédupliquée (le contraire des Phoenix). Elles sont fixées de manière alterne sur le rachis par un bourrelet peu saillant d'un vert jaunâtre, à nervure médiane d'un vert pâle, très saillante en dessus, formant en dessous un léger sillon longitudinal entièrement recouvert par un tomentum épais persistant, rouge brun.
Les pétioles sont courts, fibreux et se détachent facilement du stipe quand la feuille est morte7. Ce palmier perd ses palmes naturellement lorsque celles-ci ont séché.
La floraison commence seulement à partir de l'âge de quarante à soixante ans. De larges inflorescences apparaissent entre les feuilles en novembre au Chili. Les spathes naviculaires et fusiformes dépassent de 1,50 m de longueur et sont recouvertes d’un tomentum marron. L’inflorescence porte de nombreuses fleurs jaune-orangé. L'inflorescence est un spadice ramifié de fleurs unisexuées, qui émerge à l'aisselle des feuilles inférieures ; elle est de couleur pourprée. Les fleurs mâles sont portées sur un pédoncule subtrigone avec calice tripartite. Les fleurs femelles, déprimées et globuleuses, sont protégées par un calice triphylle.
Les fruits sont des drupes ovoïdes, monospermiques. Ils sont semblables à des petites noix de coco de 3 cm de diamètre. Ils ont une pulpe orange ou jaune vif et fibreuse qui entoure une graine, contenant une chair blanche et comestible dont le goût rappelle celui de l'albumen de la noix de coco ordinaire. Les endocarpes sont parcourus de la base au sommet par 3 sillons plus ou moins saillants, alternant avec les trois pores ronds ou ovales, situés à des hauteurs différentes, depuis la base jusqu'au milieu. Ces trois opercules contiennent trois germes. La maturation de l'infrutescence du cocotier dure de février à mai dans l'hémisphère sud. Cette infrutescence arrive également à maturation dans le sud de la France.
C’est une plante à la croissance assez lente à l’âge juvénile puis qui s'accélère à partir de la quinzième année environ et qui ne fleurit pas avant l’âge de 60 ans. C’est le plus résistant au froid de tous les palmiers à feuilles pennées. Dans de bonnes conditions, il peut supporter des températures allant jusqu’à −15 °C.
D'OÚ VIENT-IL ? Jubaea chilensis occupe la zone centrale du Chili, comprise entre l'hacienda Las Palmas au Nord et la localité de Tapihué au Sud . Ce qui fait de cette espèce le deuxième palmier, après Rhopalostylis sapida, dont l'aire de répartition naturelle est la plus australe.
Il est inféodé aux régions chiliennes bénéficiant d'un climat méditerranéen, chaud et sec en été (de septembre à avril) et froid et humide en hiver (de mai à août). Les sols sont en général pauvres et pierreux. L'aire de distribution naturelle des Jubaea occupe la chaine côtière parallèle aux Andes (cordillère de la Costa) et ses vallées centrales, jusqu’à 1 500 mètres d’altitude, sur la côte de l’océan Pacifique (région du Maule, région du Libertador General Bernardo O'Higgins, région de Valparaíso, région de Coquimbo).
COMMENT LE CULTIVER
Quand le planter ? Plantez-le au printemps ou en été.
Comment le planter ? Creusez une large fosse et veillez à ne pas enterrer le collet. Vous pouvez même le positionner un peu au-dessus du sol, car ce palmier est très sensible à l’excès d’humidité. Assurez-vous que le sol soit bien drainé. Faites un apport de terreau avec la terre de rebouchage. Formez une cuvette tout autour du pied, puis arrosez afin de bien chasser les bulles d’air.
Les grands sujets transplantés doivent être soutenus par 3-4 tuteurs formant un tipi autour du stipe. Relevez les palmes et liez-les durant le premier été afin de limiter l’évaporation.
Où le planter ? Jubaea chilensis résiste à -12/-15 °C sur de courtes périodes, voire jusqu’à -17 °C, comme lors de l’hiver 1956 en Languedoc. Il apprécie le plein soleil et les étés chauds.
Dans son habitat naturel, il pousse en sol pauvre et caillouteux, mais si vous voulez stimuler la croissance, un sol profond, fertile et bien drainé sera bienvenu.
Ne le plantez pas trop près de bâtiments, car il est amené à occuper beaucoup de place dans l’avenir !.
Culture et entretien : Fertilisez le sol à l’automne avec un engrais organique. Le cocotier du Chili vit en climat sec de type méditerranéen. Cependant, un arrosage abondant durant les étés chauds accélère sa croissance.
Veillez à bien irriguer les gros sujets durant les premières années qui suivent la transplantation.
Protégez les jeunes plants de l’excès d’humidité en hiver, avec une cloche si les hivers sont pluvieux comme en Bretagne.
Multiplication :
Semis On peut multiplier Jubaea chilensis par semis. Semez dès la maturité des graines. Celles-ci mettront 3 à 15 mois à germer. La croissance est très lente au début, puis elle s’accélère après la quinzième année. Placez les graines dans de la terre humide entre 5 et 10 °C, durant quelques semaines, avant de les installer en condition chaude, à 27 °C.
Faire un semis en caissettes ou godets
Maladies, nuisibles et parasites Une sorte de fonte des semis fait pourrir les jeunes plants. Veillez à ne pas laisser stagner de l’eau et laissez même quelques départs de racines apparents lors de sa plantation.
Le dessèchement des palmes peut être dû : .au vieillissement naturel des palmes, en l’occurrence celles du pourtour de la couronne ;
.au dégât du gel (si le limbe s’est couvert de taches vert foncé qui ont bruni ou jauni) ;
.à un coup de soleil (avec rougissement des tissus) ;
.à une pourriture des racines due à un excès d’eau dans le sol : des taches noires persistantes apparaissent sur le limbe. Améliorez alors le drainage.
Les nuisibles qui s’attaquent aux cocotiers du Chili qui poussent en extérieur sont le papillon Paysandisia archon, depuis 1997, et le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus), depuis 2006, qui commettent des dégâts majeurs : des palmes trouées pour le papillon, découpées, séchées ou jaunissantes, pour le charançon. Ces ravageurs, introduits par accident, s’attaquent à toutes sortes de palmiers et conduisent à une mort rapide du sujet, soit un dessèchement total des palmes dès que le cœur est atteint par les larves.
Contre ces deux ravageurs, il existe un processus de lutte biologique sans danger, à base de nématodes microscopiques (Steinernema carpocapsae), sous forme de poudre mélangée à de l’argile, à diluer dans l’eau avant d’être pulvérisée dans le haut du stipe et la couronne humides. Effectuez trois passages à trois semaines d’intervalles de mars à novembre. Une boîte contenant 50 millions de nématodes permet de traiter un à cinq arbres, mais elle ne se conserve que deux semaines au réfrigérateur !
L’application de la glu brevetée par l’INRA Biopalm a un effet préventif essentiellement contre le papillon. Composée majoritairement de substances d’origines végétales (huiles végétales, latex et colophane), elle s’applique sur le sommet du palmier, une fois par an, à l’aide d’un appareil de projection, et forme une barrière physique qui empêche la ponte et affaiblit les insectes qui sortiraient du stipe. Elle s’applique aussi sur les plaies fraîches, visant à limiter l’émission de substances attractives destinées au charançon rouge.
L’Ostrinil est un insecticide naturel, composé de spores de champignons, qui s’utilise aussi en traitement préventif, à raison d’une fois toutes les trois semaines, de début juin à septembre. Une mobilisation générale dans les régions infectées est nécessaire au contrôle de ces deux ravageurs, qui progressent très rapidement. Sectionner les hampes de fleurs mâles permet aussi de limiter leur expansion par le biais du pollen, ainsi que la pose d’un collier de glu à la base de la couronne.
Les pucerons, cochenilles et acariens sont des parasites assez classiques, surtout en intérieur, à traiter avec des insecticides ou acaricides.
Le jaunissement des feuilles peut être dû à une carence en fer ou en minéraux (magnésium). Fertilisez avec un engrais complet pour palmiers.
- Jubaea chilensis
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