On va explorer plusieurs pistes
1 les araignées rouges
Description
Les araignées rouges, Tetranychus urticae, sont de redoutables ravageurs qui peuvent parasiter les plantes, les arbustes et les arbres (notamment les conifères) du jardin durant la belle saison, ainsi que les plantes sous serre ou d'intérieur. Ce ne sont pas des insectes : les araignées rouges appartiennent à la famille des Arachnides, et plus précisément à l'ordre des Acariens. Elles se nourrissent des tissus de la plante et surtout de sa sève.
Ce parasite est difficilement visible à l'oeil nu, car les individus adultes sont d'une taille inférieure au millimètre ! Leur couleur est variable selon la plante dont ils sucent la sève : vert pâle ou vert foncé, jaune, orange, rouge, brun foncé...
Conditions de développement
L'araignée rouge apprécie une atmosphère chaude et sèche. Les plantes placées au soleil ou sur le rebord d'une fenêtre seront des victimes de choix.
En situation "favorable", la vitesse de multiplication de ces ravageurs peut être très importante, et l'infestation devenir rapidement massive.
Les araignées rouges se déplacent peu d'une plante à l'autre, toutefois, une plante infestée peut contaminer ses voisines (adultes tombant au sol et se déplaçant vers une autre plante, migration via un vecteur extérieur comme un outil, un vêtement....).
Symptômes
Les infestations de faible ampleur sont assez difficiles à repérer, du fait de la très petite taille de ces parasites. Deux signes vous permettront néanmoins de déceler la présence d'araignées rouges :
Les fines toiles tissées autour des feuilles et des tiges par les araignées rouges sont assez peu visibles, en revanche, elles deviennent très nettement apparentes lorsque l'on vaporise de l'eau sur la plante.
Les dégâts causés par ces acariens vous mettront également la puce à l'oreille : des feuilles piquetées de points blancs ou jaunes, puis devenant entièrement jaunes, et finissant par sécher et tomber, ou encore des feuilles devenant grisâtres et sèches. En cas d'infestation massive, la plante peut mourir en peu de temps.
Prévention et traitement
Les araignées rouges détestent l'humidité, on peut donc, en prévention, vaporiser régulièrement les plantes d'intérieur ou de serre, ou celles du jardin en cas de temps sec prolongé. Plusieurs vaporisations d'eau successives peuvent aussi suffire à enrayer une faible infestation.
Si le stade est trop avancé, il faudra recourir à un acaricide spécifique, comme le dicofol ou le cyhexatin (mais attention, les araignées rouges ont développé des résistances à certains traitements chimiques, il est donc conseillé d'alterner les substances actives). On peut aussi essayer les vaporisation d'une solution obtenue à partir de soufre mouillable, aux vertus acaricides.
En lutte biologique, on peut utiliser un prédateur naturel de l'araignée rouge : Phytoselulus persimillis. Cette petite araignée se nourrit des oeufs, les larves et des adultes de l'araignée rouge, et son appétit vorace couplé à une forte capacité reproductive lui permet de venir à bout du parasite... Revers de la médaille, ce prédateur meurt souvent de faim après avoir détruit les populations d'araignées rouges, et il sera nécessaire de le réintroduire lors de la prochaine attaque.
En savoir plus...
Le cycle de vie de l'araignée rouge se compose de 4 stades : l'oeuf, la larve, la première nymphe (protonymphe), la seconde nymphe (deutonymphe), puis l'adulte. Les individus adultes sont minuscules; ils possèdent 4 paires de pattes, sont mobiles et leur couleur est variable.
L'araignée carmin, Tetranychus cinnabarinus, cousine de l'araignée rouge, lui ressemble beaucoup et cause des dommages similaires (voire plus importants).
La température influence beaucoup leur vitesse de multiplication. Ainsi, elles ne se développent pas en dessous de 12°C ; à 15°C, il faut 36 jours entre la ponte de l'oeuf et le stade adulte, pour seulement 7 jours à 30°C. Quand les conditions sont idéales, une seule femelle peut pondre jusqu'à 100 oeufs durant sa courte vie, d'où une vitesse de multiplication qui peut être très importante...
Lorsque la température baisse trop, ou si la nourriture se fait rare, les femelles peuvent entrer en hibernation. Elles quittent alors la plante pour gagner un endroit protégé et s'y cacher en attendant que les conditions redeviennent favorables.
Des oeufs, de forme ronde, peuvent être présents à la face inférieure des feuilles : aussitôt après la ponte, ils sont transparents et incolores, puis ils s'opacifient au fil des jours pour devenir jaune juste avant l'éclosion. Les larves et les nymphes se rencontrent plutôt sur les feuilles, quant aux adultes, ils se déplacent le long des feuilles et des tiges, sur de fines toiles.
2 Les thripsLes thrips sont de minuscules insectes parasites de nombreuses plantes. S'ils provoquent rarement la mort du végétal, les dommages sont d'ordre esthétique, et ils peuvent nuire à la qualité des récoltes. La lutte contre les thrips repose d'abord sur la prévention, car il n'est pas facile de les éliminer.
Symptômes
Dégâts sur feuille de tomate
Le feuillage de vos plantes est marqué de minuscules taches grises, prenant l'aspect de stries argentées avec le temps ? Les jeunes pousses, les fleurs et les fruits se déforment, puis se nécrosent, et les feuilles finissent par sécher ? Il s'agit sans doute d'une attaque de thrips : ces minuscules insectes sont discrets et difficiles à observer, vous pouvez cependant repérer leur présence sur les feuilles, en y regardant de près. De microscopiques excréments noirs sur les feuilles révèlent aussi la présence de ces parasites.
A moins d'une attaque particulièrement virulente, il est rare que la plante meure, cependant, les thrips peuvent l'affaiblir et transmettre des maladies virales, comme la maladie bronzée de la tomate (qui peut atteindre de nombreuses plantes).
Description
Les thrips sont des insectes de 1 à 2mm de long, qui piquent les organes végétaux pour se nourrir du contenu des cellules. Les cellules vidées se remplissent alors d'air, ce qui se traduit par des taches ou des marbrures gris argenté.
Les thrips forment un vaste ensemble correspondant à l'ordre des Thysanoptères. On compte environ 3000 espèces de thrips, plus ou moins nuisibles, appartenant à plusieurs genres (Frankliniella, Thrips, Echinothrips...). Les adultes sont souvent ailés (certaines espèces sont néanmoins aptères) : on les identifie grâce à leurs ailes frangées de soies, d'aspect plumeux, ainsi qu'à leur cône buccal de type piqueur-suceur. Les larves sont dépourvues d'ailes, leur corps est allongé, de couleur jaune, rouge, brune ou noire, et elles se déplacent lentement.
Conditions de développement
Dégâts sur chou
Les thrips, tout comme les araignées rouges, se développent par temps chaud et sec. Les attaques concernent donc surtout les plantes du jardin, en été, ainsi que les plantes de serres et les plantes d'intérieur. Lorsque les conditions sont bonnes, le développement des populations de thrips peut être très rapide. Plusieurs générations de thrips peuvent se succéder sur une même plante ; lorsque les conditions deviennent moins favorables, les larves quittent les parties aériennes de la plante et s'enfouissent dans le sol pour hiberner.
Plantes concernées
De nombreuses plantes sont concernées par les attaques de thrips : plantes d'intérieur, plantes à fleurs, arbres et arbustes au jardin d'ornement, petits fruits (framboisier) et arbres fruitiers, et, au potager, tomate, concombre, haricot vert, oignon, poireau, aubergine...
Chaque espèce de thrips a souvent une prédilection pour une plante donnée. En France, par exemple, on rencontre le thrips de l'oignon, le thrips du pois, le thrips du pêcher, le thrips du rosier, le thrips des céréales (ou "bête d'orage"), le thrips de l'olivier, le thrips du glaïeul... Le thrips californien, introduit en Europe à la fin des années 80, est particulièrement redouté en raison de sa virulence et des nombreuses plantes qu'il peut parasiter.
Moyens de lutte
Prévention
La prévention repose sur un principe simple : humidifier ! Les thrips ne se développent pas lorsque l'humidité est suffisante. A partir du mois de mai et durant tout l'été, par temps chaud et sec, asperger régulièrement le feuillage des plantes non sensibles aux maladies cryptogamiques peut suffir à éviter les invasions. Pour les plantes d'intérieur (à feuilles non duveteuses) et les plantes de serre, vaporisez également le feuillage tout au long de l'année.
Lutte biologique intégrée et pièges
Si les thrips sont déjà là, vous pouvez utiliser la lutte biologique intégrée, du moins pour les plantes de serre : certaines punaises (plusieurs espèces du genre Orius), certains acariens (comme Amblyseius cucumeris) et un nématode (Steinernema feltiae) sont des prédateurs naturels pour les thrips. Les pièges (plaques collantes de couleur bleue, blanche ou jaune) sont également efficaces pour éliminer les adultes.
Insecticides
En cas d'attaque très importante, utilisez des insecticides naturels (décoction d'ail additionnée à une solution de savon noir, huile de neem...) ou, en dernier recours, du pyrèthre ou de la roténone.Bassiner réguliérement les plantes (revers des feuilles y compris)
Après toute intervention, rempotez les plantes en pot dans un terreau sain.
3 Cochenille farineuse et à carapaceCochenille farineuse
Cochenille à carapace
Les cochenilles sont des parasites fréquents au jardin ou sur les plantes d'intérieur. Ces petits insectes suceurs de sève peuvent se présenter en amas cotonneux ou en bouclier cireux. Comment les identifier et quel traitement appliquer ?
Que sont les cochenilles ?
Cochenille en amas farineux
Il n'y a pas une mais des cochenilles. Ces très petits insectes parasites (maximum 0,6 cm de long), hémiptères, appartenant à la super-famille des Coccoidea, sucent la sève des plantes grâce à un rostre semblable à celui des poux. Seule la cochenille mâle possède des ailes : la femelle est aptère et immobile. Elle vit fixée sur la plante, et pond des œufs rassemblés en amas cireux blanchâtres. Après éclosion, la nymphe se développe avec 3 stades larvaires successifs. Les cochenilles que l'on trouve sur les plantes peuvent donc être, outre des œufs, des larves ou des femelles adultes.
On dénombre plus de 7000 espèces de cochenilles. Elles peuvent prendre différentes formes, avec des couleurs variables (brun, jaune, gris, blanc, noir, rouge, vert) et un aspect différent selon les espèces (rond ou allongé, plat ou bombé). On distingue plusieurs types de cochenilles :
Celles dont le corps est mou, sans bouclier, et qui sont protégées par des filaments cireux ;
Celles dont le corps est dur, imprégné de laque ou de cire ;
Celles dont le corps est mou mais protégé sous un bouclier cireux.
Symptômes
Les plantes pouvant être atteintes par la cochenille sont nombreuses. Les arbres fruitiers sont souvent touchés, ainsi que les plantes d'intérieur ou de serre, les arbres et les arbustes d'ornement, ou encore les cactus et plantes grasses.
La cochenille peut s'observer sur les tiges ou sur les feuilles (le long des nervures ou sur la face inférieure). On peut identifier les insectes eux-mêmes, ou repérer l'infestation grâce à l'observation d'amas cotonneux, farineux ou cireux fixés sur les organes de la plante. Les feuilles peuvent aussi se couvrir d'un miellat collant, sur lequel se développe ensuite de la fumagine (dépôt noir semblable à de la suie). Les rameaux touchés s'affaiblissent par manque de sève. Si les cochenilles tuent rarement leur hôte, elles peuvent néanmoins causer des dégâts importants.
Traitement écologique
Cochenille sous bouclier cireux
Une solution écologique et utilisable en culture biologique consiste à vaporiser sur toutes les parties atteintes une solution de savon noir additionnée d'1% d'alcool à brûler et éventuellement d'une petite proportion d'huile végétale. Pour les plantes de serre et d'intérieur, ou si l'infestation est limitée, il est également possible de nettoyer les feuilles à l'aide d'une éponge imprégnée d'eau savonneuse, ou de retirer les carapaces avec un coton imbibé d'alcool à 90°.
Lutte biologique
Plusieurs coccinelles, telles que Chilicorus renipustulatus, Chilicorus nigritus et Cryptolaemus montrouzieri (contre les cochenilles farineuses), peuvent être utilisées en lutte biologique sur certaines espèces de cochenille. Certains hyménoptères de type guêpes, comme Metaphycus helvolus ou Metaphycus lounsburyi, ou encore Diversinervus elegans, parasitent les larves et les adultes (les guêpes sont plutôt adaptées aux cultures sous serre).
4 AleurodeLes aleurodes, ou mouches blanches, sont un fléau fréquent pour de nombreuses plantes, au jardin, sous serre ou en intérieur. Ces insectes suceurs de sève affaiblissent le végétal et peuvent même le faire mourir. Il existe plusieurs traitements, des insecticides chimiques à la lutte biologique.
Présentation
Les aleurodes, ou mouches blanches, sont de minuscules insectes de la famille des Homoptères, comme les pucerons. Comme eux, les aleurodes sont des insectes piqueurs-suceurs, et se nourrissent de la sève de la plante.
Les espèces d’aleurodes sont nombreuses, mais trois d’entre elles sont particulièrement redoutées des jardiniers :
L’aleurode des serres, Trialeurode vaporarium,
L’aleurode du tabac, Bemisia tabaci, qui peut infester de nombreuses plantes,
L’aleurode du chou, Aleyrodes proletella.
Les deux premières se plaisent particulièrement bien sous serre, sous châssis ou sur les plantes d’intérieur ou de véranda. L’aleurode du chou, quant à elle, menace les plantes d’extérieur (au potager comme au jardin d’ornement). D’une manière générale, les aleurodes aiment la chaleur (ces insectes viennent d’Amérique du Sud).
Cycle de vie de l’aleurode
Les adultes mesurent à peine plus de 3 mm et sont reconnaissables à leurs ailes blanches. Ils vivent sur la face inférieure des feuilles, et s’envolent lorsqu’on les dérange, formant un fin nuage blanc : la présence d’aleurodes sur une plante est ainsi facile à repérer. Oeufs (0,2 mm) et larves (plusieurs stades larvaires) sont fixés sur le revers des feuilles, et sont généralement recouverts d’une pellicule cireuse.
L’incubation dure de 6 à 20 jours pour les œufs (selon la température), les différents stades larvaires s’étalent sur 18 à 70 jours, et les adultes ont une durée de vie de 20 à 30 jours. Lorsque la température est favorable, leur multiplication est très rapide, chaque femelle pouvant pondre jusqu’à 600 œufs.
Plantes concernées et dommages
Les aleurodes peuvent toucher de nombreuses espèces végétales, en intérieur comme en extérieur. Elles ont une prédilection pour les solanacées (tomate, aubergine…), les cucurbitacées, les choux, le fraisier, certaines plantes aromatiques (menthe, verveine), le fuchsia, l’azalée, le rhododendron, les pélargonium…
L’aleurode affaiblit la plante par ses prélèvements de sève. En cas d’infestation massive, le végétal peut dépérir. Autres dommages indirects : les larves sécrètent du miellat et de la cire, qui s’accumulent sous les feuilles (à la face inférieure) et favorisent le développement de champignons (fumagine) et de bactéries pathogènes. Les aleurodes peuvent aussi être le vecteur de virus.
Traitements
Premier réflexe à avoir : en cas d’atteinte de l’une de vos plantes, isolez-la autant que possible des autres, afin d’éviter la « contagion ». Ensuite, il faut traiter sans attendre, car plus l’infestation est prise tard, plus elle est difficile à enrayer.
Insecticides conventionnels
Les aleurodes sont un véritable fléau en raison de leur résistance à de nombreux insecticides chimiques. Par ailleurs, les larves et les œufs étant protégés par une pellicule cureuse imperméable, les vaporisations d’insecticides ne sont efficaces que sur les adultes. Pour espérer détruire à la fois les larves et les adultes, puis les œufs après éclosion, l’usage d’un insecticide systémique (qui est véhiculé par la sève) est nécessaire. Evitez alors de traiter durant la période de floraison, afin de ne pas nuire aux insectes butineurs (abeilles).
Lutte biologique intégrée
La lutte biologique intégrée est généralement efficace, à condition que les plantes soient sous serre (l’introduction de prédateurs naturels sur la plante atteinte est hasardeuse en plein air, et elle présente quelques inconvénients en intérieur, à moins que vous n’appréciiez la cohabitation avec des insectes, fussent-ils bénéfiques !). Deux prédateurs peuvent être utilisés :
Encarsia formosa, une micro-guêpe qui pond ses œufs sur les larves d’aleurodes, à utiliser d’avril à octobre car cette guêpe a besoin de chaleur pour se reproduire ;
Macrolophus caliginosus, une petite punaise verte qui se nourrit des adultes et des œufs d’aleurodes.
Pièges : cartons jaunes collants
Un autre moyen de lutte sans insecticides chimiques est le piégeage des adultes : disposez à proximité de la plante atteinte de petites plaques de carton jaune, collantes (enduites de glu ou de miel), ou encore des rubans jaunes adhésifs. Les aleurodes adultes, attirés par la couleur jaune, abandonneront les feuilles et viendront se coller sur ces pièges.
Deux inconvénients à cette méthode : d’une part, elle n’est envisageable qu’en début d’infestation, et elle sera sans doute insuffisante si les mouches blanches sont très nombreuses. D’autre part, elle n’est pas sélective et vous risquez de voir des coccinelles, des abeilles et autres insectes auxiliaires se coller sur les pièges.
Traitements simples et écologiques
Contre les aleurodes et de nombreux autres insectes, il est possible de vaporiser les plantes (en insistant sur la face inférieure des feuilles) d’eau savonneuse, éventuellement additionnée d’un peu d’huile végétale. Utilisez de préférence du savon noir pour préparer votre solution savonneuse. Le rôle de l’huile est d’enrober et d'étouffer les œufs et les larves (comme pour les cochenilles). Il est également possible d’appliquer une petite quantité d’huile pure sur les feuilles colonisées par les aleurodes, en badigeonnant la face inférieure. Les vaporisations de purin d’ortie peuvent aussi donner de bons résultats (lire : Purins d'ortie et de consoude, ça marche !).
Enfin, songez que les mouches blanches qui s’installent sur les plantes de serre ou d’intérieur n’aiment pas l’humidité ni la fraîcheur : vous pouvez décourager les premiers insectes menaçant d’élire domicile sur vos plantes en sortant les pots à l’extérieur, notamment par temps humide et frais. Attention, certaines plantes sensibles pourraient ne pas supporter ces petits écarts de température.
Je passe les diverses variétés de pucerons que tu dois connaitre.